CraCra
c'est
le clown blanc.

mOmO
c'est l'Auguste.

François SCHUITEN, Benoit PEETERS, Bruno LETORT et toute l'équipe


François Schuiten et Benoît Peeters ont emmené le public dans l'univers de « Taxandria »

mardi 26.05.2009, 05:04 - La Voix du Nord

RONCQ

À l'heure de l'Europe XXL, les Roncquois et les passionnés de bandes dessinées ont vécu une expérience fascinante samedi soir. Deux des plus illustres auteurs (François Schuiten et Benoît Peeters

) ont raconté l'histoire angoissante de Taxandria avec la projection de leurs dessins et sur une musique délicate. Un privilège pour la soixantaine de spectateurs présents.

Samedi, à l'heure où les enfants vont se coucher, à l'heure où se racontent des histoires à façonner les rêves, une soixantaine d'adultes ont écouté une histoire fantastique dans les Anciennes Écuries plongées dans l'obscurité avant l'arrivée de la nuit.

François Schuiten et Benoît Peeters, dessinateur et auteur de bande dessinée, se sont transformés en conteurs. Ils ont emmené l'auditoire dans le monde angoissant de Taxandria, le monde de l'éternel présent, le monde où les sentiments ont été fossilisés, où chaque jour ressemble au lendemain.

Accompagnés par la musique inspirée et glaçante de Bruno Letort, compositeur de Radio France, les deux auteurs ont fait vivre l'histoire d'Aimé, le dernier enfant de Taxandria, à l'aide de leurs images de BD. « C'est la première fois que nous présentons cette histoire comme ça. Taxandria est un univers qui a été construit il y a une vingtaine d'années pour un film qui n'a pas eu la réussite escomptée. Cet univers n'a cessé de nous hanter. On a eu envie d'aller plus loin dans l'exploration. On s'est dit qu'on devrait le remettre au coeur de nos travaux. Donc nous le reprenons aujourd'hui ... », expliquent François Schuiten et Benoît Peeters. Ils ont réussi à faire vivre leur monde.

Une histoire inachevée

L'auditoire a souffert avec Aimé, a été parfois (rarement) amusé, effrayé par le sort des femmes dans Taxandria et ressenti jusqu'au malaise cette évocation froide des dictatures. Schuiten et Peeters n'ont pas seulement l'art du dessin et du scénario, ils ont également l'art du conte. L'histoire racontée à deux voix dans une improvisation touchante et un peu frustrante. L'histoire de Taxandria n'est pas achevée, elle continue à se construire. Elle va se bâtir au fur et à mesure des récits que François Schuiten et Benoît Peeters pourront présenter. « Mais vous savez, nous sommes plus à l'aise pour les questions que pour les réponses... » Samedi soir, le conte musical s'est achevé sur l'image d'une vague qui semblait avoir englouti les auditeurs. Ils sont restés un peu groggy et puis ont émergé doucement de Taxandria. Ils ont longuement interrogé les deux auteurs sur leur oeuvre. « Le plaisir du conte est de jouer à des choses effrayantes. La force de la bande dessinée est de revenir à l'étrangeté brute ce que le film avait un peu effacé. » Fascinés, les spectateurs ont continué la discussion autour d'un cocktail et d'une séance de dédicaces. C'est ainsi qu'une femme est venue voir les deux auteurs. « Je ne suis pas du tout bande dessinée mais là... c'était formidable votre récit et ces images sur grand écran. Merci, vraiment merci ... » Et Benoît Peeters tout sourire, a encouragé l'admiratrice à poursuivre sa conquête : « Essayez quand même maintenant de lire une BD ! » Elle devrait alors entendre deux voix lui lire les bulles




Schuiten dédicace pour son pote Momo